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3 nouveaux BlackBerry. Trop peu, trop tard?

Research In Motion (RIM), la société canadienne qui produit les BlackBerry, a annoncé cette semaine le lancement de trois nouveaux smartphones – les Torch 9810 et 9850 et le Bold 9900 – auxquels s’ajoutent deux variantes destinées au marché nord-américain.

« Il s’agit du plus vaste lancement de téléphones multifonctions BlackBerry de notre histoire, à l’échelle mondiale« , a commenté le co-PDG du groupe, Mike Lazaridis.

Les gains de ces téléphones mobiles en puissance, en rapidité d’affichage, en finesse et en ergonomie sont présentés par leurs concepteurs comme quelques-unes des principales évolutions qu’accompagne la nouvelle version 7 du système d’exploitation BlackBerry OS, annoncée comme 40% plus rapide.

Le Bold 9900 (photo), présenté par certains comme « le meilleur BlackBerry jamais produit » combine un écran tactile et un clavier coulissant.

C’est le premier appareil de RIM à utiliser la technologie NFC: elle permet des échanges d’information ou des paiements par rapprochement physique de l’appareil avec un autre téléphone ou une borne prévue à cet effet. « Au Royaume-Uni, avec les Jeux Olympiques à l’horizon, cette technologie va faciliter un très grand nombre d’opérations et la vie des utilisateurs » affirme Patrick Spence, Regional Managing Director EMEA chez RIM.

L’annonce de ces nouveaux produits de format assez traditionnel intervient après des mois d’attente et au terme d’une période très mouvementée pour l’entreprise basée à Waterloo, en Ontario. Fin juillet, quelques semaines après avoir publié des résultats trimestriels en net recul, elle dévoilait ses plans visant à supprimer 2.000 de ses 17.000 emplois dans le monde. Une mesure d’urgence en réaction à la baisse des parts de marché de BlackBerry et à l’effondrement de sa capitalisation boursière.

Confrontée à la concurrence de l’iPhone et des appareils tournant sous Android, Research In Motion rencontre de grandes difficultés à convaincre le grand public. Parallèlement, elle perd également des plumes auprès de ce qui est et reste son cœur de cible, les entreprises: de plus en plus, les dirigeants et cadres utilisent leur téléphone privé à des fins professionnelles. Et il s’agit plus souvent d’un iPhone que d’un BlackBerry.

Comme Nokia, Research In Motion a ironisé lors du lancement de l’iPhone. Et comme Nokia, RIM a mis beaucoup de temps pour prendre conscience du changement du marché généré par l’arrivée des appareils à écran tactile et plus encore pour s’y adapter. Avec sa tablette, sortie un an après l’iPad, l’entreprise canadienne n’a pas réussi à élargir son marché: pour se connecter à Internet ou vérifier ses messages électroniques, le PlayBook a impérativement besoin d’être couplé à un BlackBerry. Une restriction qui limite l’intérêt de la tablette aux utilisateurs de ce dernier. Avec 500.000 exemplaires vendus en deux mois, RIM affirme avoir rencontré ses objectifs, mais ce résultat s’est révélé en deçà de ce qu’attendaient les marchés.

Pénalisé par sa lenteur à innover, copié par de nombreux autres fabricants produisant à un prix moindre, incapable à ce stade de percer sur des marchés comme la Chine, l’Inde ou le Brésil, Research In Motion espère que la sortie de ces nouveaux appareils va enrayer la spirale infernale. C’est loin d’être garanti. D’abord parce que les dates et les prix de commercialisation ne sont pas encore connus. Et surtout, il y a cette enquête menée par BMI-TechKnowledge et dont les résultats sont tombés cette semaine: selon elle, seul un utilisateur de BlackBerry sur cinq prévoit de rester fidèle à la marque pour son prochain smartphone. Un verdict peu encourageant… L’espoir, pour RIM, pourrait venir de la prochaine génération d’appareils, qui n’utilisera plus BlackBerry OS, mais le système d’exploitation QNX, qu’on trouve déjà aujourd’hui sur le PlayBook (1). En cas d’échec, il pourrait rester à RIM la piste de l’adossement à un puissant acteur. Comme Microsoft pour Nokia.

 

1. Il apparaît que les nouveaux modèles annoncés cette semaine ne sont pas compatibles Flash – un élément généralement mis en exergue par les concurrents de l’iPhone – et, pire, ne pourront pas être mis à jour lorsque QNX deviendra le nouvel OS de référence.

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