C’était en mars 1987. Canon s’apprêtait à lancer une petite révolution dans le domaine de la photo. Son nom: EOS. Différence principale? L’introduction d’une communication entièrement électronique entre le boîtier, ses objectifs et d’autres éléments, comme la batterie. Depuis ce jour, le fabricant japonais aurait écoulé plus de 80 millions de boîtiers de ce type et environ 120.000 optiques, chacune de celles-ci pouvant être placée sur n’importe quel appareil EOS. Un succès extraordinaire que n’a pas ralenti l’avènement de la photo numérique. Aujourd’hui, la gamme comprend 24 appareils et près d’une centaine (97, très précisément) objectifs. EOS a 30 ans, mais Canon n’a pas le cœur à la fête. En 2016, le groupe a vu son bénéfice chuter de 31,6%.
Les explications? On évoque le « ralentissement économique prolongé sur les marchés en développement et les effets des variations des cours des monnaies ». Traduisez: la remontée du yen par rapport à l’euro et au dollar. En cause aussi, la baisse des ventes d’imprimantes N/B dans les pays émergents, le tassement continu des ventes d’appareils photo compacts (provoqué par la concurrence des smartphones) et les problèmes de production de composants chez des sous-traitants (dont Sony) causés par des séismes.
2016, annus horribilis pour Canon? L’entreprise se réjouit cependant des résultats engendrés par ses appareils à objectifs interchangeables : la gamme EOS… Et elle dit avoir de bonnes perspectives pour 2017, notamment dans le domaine médical (en partie grâce à la reprise des activités de Toshiba dans ce secteur). On note par ailleurs que, l’an dernier, Canon a déposé 3665 brevets aux Etats-Unis. C’est moins qu’en 2015 (4134), mais cela lui permet néanmoins de se maintenir à la troisième place juste derrière Samsung et surtout IBM. Google, Intel, LG, Microsoft, Sony ou Apple sont derrière.