Dans l’attente des chiffres définitifs, Samsung Electronics estime que les bénéfices engrangés au cours du deuxième trimestre de l’année atteindront 6,1 milliards de dollars. Si vous vous dites « Joli!« , c’est que vous n’êtes pas familiers avec le monde des affaires: si vous l’étiez, vous réagiriez par un tonitruant « Seulement…?« . Ben oui, parce que 6,1 milliards, c’est 4% de moins que l’an dernier pour la même période. Dingue. En période de crise, alors que la Grèce est au bord du gouffre où elle pourrait entrainer d’autres économies, on en viendrait à dire « Seulement…? » pour un bénéfice de 6,1 milliards!
Alors, bien sûr, on peut analyser ces chiffres, se dire que cette baisse n’est pas la première, que puisque la division de Samsung Electronics en charge des semi-conducteurs cartonne, c’est du côté de celle en charge des smartphones que le bât blesse,… Et on en conclut que le Galaxy S6 n’a pas rencontré le succès escompté par ses concepteurs.
Si tout cela est probablement vrai, il semble surtout que ce soit au niveau de la planification qu’il y a eu un problème: les consommateurs se seraient davantage intéressés au Galaxy S6 Edge qu’à son équivalent plus traditionnel. Mais la fabrication du Edge aurait été plus complexe et plus lente que prévu. Et Samsung n’aurait pas été en mesure de produire les quantités demandées. Un problème de luxe? Oui et non. Parce que ce n’est pas le seul auquel elle est confrontée: elle doit aussi faire face à la concurrence des marques asiatiques qui, à côté de Xiaomi et Huawei, cassent les prix sur les marchés émergents dans le créneau des appareils d’entrée de gamme. Ce n’est pas là que l’entreprise réalise le plus gros de ses bénéfices – quoique, sur le volume,… -, mais n’empêche. Surtout que, du côté du haut de gamme et du colossal marché chinois, Apple cartonne.
Et maintenant? Des prises de bec vont intervenir du côté de Seoul, des têtes vont tomber… et tout le monde va se remettre au travail, plus déterminé que jamais. Certes, il faudra changer des choses. A Seoul, comme dans chacun des pays, où il faudra remettre en question une partie de l’organisation, du positionnement, de la communication, de la stratégie,… Au bout du chemin, il y a un Galaxy S7. Il sera très intéressant à découvrir. Un animal n’est jamais aussi dangereux que quand il est blessé.