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L’Anafi sera-t-il le sauveur de Parrot… ou son fossoyeur?

7 juin 2018 – Parrot a dévoilé hier soir un nouveau drone: l’Anafi. De son succès pourrait dépendre la survie de l’entreprise française.

En lançant l’AR.Drone voici huit ans, Parrot s’était positionné comme un acteur agressif et innovant. Pour la première fois, le grand public découvrait la possibilité de piloter un engin volant avec son smartphone. Mieux: il pouvait voir sur l’écran de ce dernier ce que captait la caméra dissimulée dans le drone. Dingue. Très rapidement, de nombreux adultes allaient redécouvrir leur âme d’enfant et glousser à l’idée de faire voler – sans limites officielles, à l’époque – leur nouveau jouet. Le potentiel économique ne faisait aucun doute: dans la foulée de l’AR.Drone de Parrot, le marché allait exploser. Et c’est ce qui s’est passé.

L’entreprise française avait tous les atouts pour cadenasser ce marché qu’elle venait de créer. Mais elle s’est fait prendre de vitesse. Notamment et surtout par le chinois DJI, devenu aujourd’hui la référence dont chaque nouveauté est impatiemment attendue par les amateurs. Et ils sont nombreux, très nombreux.

Manque de pot, le casque se casse…
Pendant ce temps, Parrot a élargi le champ de ses activités. Avec l’excellent casque Zik et aussi avec un système de mesure de l’humidité d’une plante, puis un pot de fleurs connecté. Des produits intéressants (surtout le casque Zik!). Mais aujourd’hui, ils ont tous disparu du catalogue de l’entreprise. En réalité, depuis deux ans, Parrot était aux abonnés absents. Pas de nouveautés et une communication officielle qu’on qualifiera pudiquement de « peu adroite ». Mais comme nous l’indiquions fin avril, « quelque chose » était en préparation. On connaît aujourd’hui son nom: Anafi.

Alors que sa commercialisation est attendue pour le 1er juillet, Parrot le présente comme un « drone nouvelle génération » qui serait « idéal pour filmer de superbes vidéos en très haute qualité et prendre d’incroyables photos« . Le descriptif technique par le de « 4K HDR« , de « capacités exclusives de prise de vue video et photo » grâce à une « inclinaison verticale de 180° et un zoom 2,8x sans perte« .

Ce drone repliable, annoncé comme peu bruyant, pèse 320 grammes, batteries comprises. Elles lui offrent 25 minutes d’autonomie. De quoi capturer des vidéos 4K (fichiers LOG) et des photos via le capteur 21 megapixels (fichiers RAW). L’Anafi se commande via la télécommande fournie dans laquelle on est invité à glisser son smartphone (iOS ou Android) sur lequel on aura installé l’application Freeflight.

Avec un design où Philippe Stark – ami de longue date du fondateur de Parrot – a mis sa patte, l’Anafi est censé pouvoir atteindre une vitesse de 55 km/h et résister à des vents de 50 km/h. A qui est-il destiné: particulier ou professionnel? Cela ne semble pas très clair. A 700 euros, le joujou n’a en tout cas plus rien à voir avec l’AR.Drone sorti par l’entreprise en 2010. Mais Parrot devra en vendre beaucoup pour rentabiliser les deux années mises à profit pour son développement. Il y a urgence. Le groupe aurait enregistré une perte de 18,9 millions d’euros au cours du premier trimestre pendant que son chiffre d’affaires chutait de 23%. Son espoir? Que l’Anafi s’octroie rapidement une portion conséquente des quelque 10.000.000 de drones qui se vendent annuellement dans le monde. A défaut, le risque de crash se ferait plus pressant encore.

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